Blanche Gardin en train de parler derrière son micro.
Docu

So shocking !

Voir un spectacle de Blanche Gardin, c’est tester son niveau d’acceptation de la notion de politiquement correct.

Attention âmes sensibles s’abstenir.

Son premier one woman show était interdit aux moins de 16 ans. Quant au deuxième, « Je parle toute seule », il interdit aux moins de 17 ans. Ça donne le ton.
Elle y parle de tout et de manière très libre, sincère et direct: la boulimie, la mort, la dépression… la sodomie des chats…la sodomie tout court. Non ce n’est pas une blague.
Alors sur le papier pas très séduisant comme pitch peut-être …

Encore moins quand je vais te dire qu’elle reste littéralement plantée derrière son micro qu’elle tient ceci dit très élégamment.

Aucun mouvement sur scène, aucune gestuelle. Rien.

Une sobriété déconcertante à l’image du décor.

Et en plus, elle est sagement coiffée et habillée. On pourrait penser qu’elle était exactement la même quand elle était petite fille il y a à peu près 40 ans.

Elle peut donc se permettre d’affirmer un humour vraiment acide, astringent, caustique, corrosif … bref toutes les métaphores à base de produits ménagers qui décapent.
En utilisant un langage particulièrement cru !

Drôle.

Plutôt femme de lettre que femme de sketch, elle mêle anecdotes personnelles franchement salées avec des réflexions profondes sur ce que devient notre civilisation.
Car finalement c’est peut-être cela que veut faire Blanche: partager avec nous ses interrogations sur notre monde actuel avant de nous faire rire.

Drôle et intellectuelle.

Blanche Gardin est depuis peu très investie dans la lutte contre le mal logement. Tous les bénéfices de son dernier spectacle, Bonne nuit Blanche, au Zenith à Paris ont été reversés à la Fondation Abbé Pierre.
A la demande du ministre de la Culture d’être décorée de l’Ordre des Arts et des Lettres, elle répond:  «  Je suis flattée. Merci. Mais je ne pourrai accepter une récompense que sous un gouvernement qui tienne ses promesses et sui met tout en oeuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue ». 

Avant de faire le parallèle entre des références au discours d’Emmanuel Macron et la série de mesures prises par son gouvernement.

Drôle, intellectuelle et engagée.

Mais avant de te lancer dans le visionnage de son spectacle complet, ce qui peut être un peu risquer, je te propose une bonne mise en bouche avec les 2 extraits suivants.

Lors de la cérémonie des Molières 2018, elle vient remettre elle-même le Molière de l’humour, catégorie où elle est nommée. Face à Jamel Debbouze, Fabrice Eboué, Jérôme Commandeur et Manu Payet, elle l’emporte. « Je le savais, lâche-t-elle, je suis la seule femme nommée l’année de l’affaire Weinstein. » 

Cette année, elle reçoit pour à nouveau ce Molière et en profite pour officialiser sa relation avec son idole de toujours, l’humoriste américain Louis CK.

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